Fin de la trêve hivernale : accordons du répit aux sans-abris !

Le 31 mars est une date qui chaque année sonne comme un coup de semonce pour nombres de sans-abris. C’est la fin de la trêve hivernale et la perspective de nombreuses nuits dehors. Alors que le Gouvernement annonce le maintien de 5.000 places sur les 149.000 places d’hébergement d’urgence ouvertes cet hiver, Europe Écologie Les Verts Sarthe estime que l’État est en capacité de proposer des solutions pour toutes les demandes en Sarthe.

Concernant le logement d’urgence, il est impératif de changer de méthode. Les besoins augmentent avec l’aggravation des inégalités et de la précarité mais aussi l’arrivée des migrants. Jusqu’à présent, les dispositifs étaient insuffisants mais vivotaient. Aujourd’hui, il faut faire mieux avec les mêmes moyens financiers. Et surtout, mettre en place des solutions pour accompagner les personnes et familles d’une situation d’urgence à un parcours de reconstruction.

Un dispositif coûteux. Les solutions privilégiées par l’État, qui ont jusqu’à présent reposé en grande partie sur les hôtels concernant le 115, sont coûteuses. « Cela fait longtemps que les élu-e-s et associations mobilisées sur les enjeux de logements d’urgence proposent de recourir aux logements vacants, notamment dans le parc social : 24.000 logements vacants en Sarthe, dont 1.700 logements sociaux environ« , explique Sophie Bringuy, conseillère régionale et responsable Europe Écologie Les Verts Sarthe. « Les chambres d’hôtels coûtant entre 30€ et 60€ la nuit, je vous laisse faire le calcul« .

Des solutions parfois indignes. « Pire, l’argent public ainsi dépensé va en partie dans les poches de marchands de sommeil peu scrupuleux« , s’indigne Sophie Bringuy. Outre la qualité d’hébergement médiocre, les personnes doivent chaque matin retourner à la rue avec toutes leurs affaires, et rappeler le 115 dans l’espoir d’avoir un hébergement le soir, qui ne sera pas le même. « C’est une réelle violence psychologique, qui ne facilite certainement pas les démarches pour se reconstruire. Aucune pause ne leur est permise, pas de répit pour les sans-abris« .

Comment faire mieux dans la même enveloppe financière ? « Basculer les solutions d’hébergement d’urgence du 115 vers un parc immobilier locatif permettrait au moins de diviser par deux les coûts des nuitées, voire plus« , estime Sophie Bringuy. « Une partie des sommes ainsi dégagées permettrait d’investir dans la qualité d’accueil. Encore mieux, ces sommes pourraient être fléchées vers les associations qui gèrent les dispositifs de solidarité pour renforcer le volet accompagnement, une des clefs pour sortir de l’urgence et commencer à redevenir acteur de son parcours. Des expériences pilotes existent en Sarthe. Elles sont concluantes. Il faut les généraliser.« 

Le Mans, le 30 mars 2018

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