Lyon-Turin

Lyon-Turin : le tunnelier qui creuse la montagne… et les finances publiques

Le 21 juillet aura lieu l’inauguration du tunnelier qui creusera la galerie de reconnaissance du tunnel d’une nouvelle ligne ferroviaire Lyon Turin. Le tunnel est prévu pour relier Saint-Jean de Maurienne en France au Val de Suse, en Italie.

Ce projet de ligne ferroviaire Lyon – Turin est un projet absurde, démesuré et inutile, puisque des liaisons ferroviaires existent déjà, y compris pour le fret, et qu’elles sont pour le moment largement sous-exploitées. La ligne du Mont-Cenis est utilisée à 20% de ses capacités.

Ce projet a toujours rencontré une vive opposition des associations locales, des deux côtés de la frontière, notamment pour défendre les terres agricoles menacées. Les arguments des opposants portent leur fruit, puisque la ville de Grenoble s’est récemment retirée du projet. La maire de Turin, Chiara Appedino, élue il y a quelques semaines à peine, est aussi connue pour son opposition à Lyon Turin.

En 2012, la Cour des comptes estimait le coût du Lyon – Turin à plus de 26 milliards d’euros ! Et cette somme considérable pour un projet qui ne sera pas opérationnel au mieux en 2030… La Cour dénonçait une valeur nette économique négative, et un bilan carbone qui ne serait positif, au mieux, qu’à partir de 2037…

Pendant vingt ans, les populations vivant dans les vallées alpines vont continuer à subir la pollution des camions de marchandises. Les sommes considérables investies dans le tunnel vont manquer pour investir dans les infrastructures ferroviaires de fret ou de voyageurs dans la région. On pourrait par exemple, à très court terme, aménager des zones de fret, à Ambérieu-en-Bugey, pour un coût infiniment moindre que celui du tunnel.

Après l’abandon en rase-campagne de la taxe poids-lourds et tous ses renoncement sur l’environnement, l’État ne fait toujours rien pour protéger les populations de la pollution atmosphérique.

Ce tunnelier a beau être immense, il ne l’est pas suffisamment pour cacher l’immobilisme et l’irresponsabilité des États français et italiens.

Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux
Jean-Charles Kohlhaas, conseiller régional d’Auvergne Rhône-Alpes

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