Abattoirs : après l’indignation, à quand l’action ?

L’association L214 a rendu publique deux nouvelles vidéos enregistrées dans les abattoirs de Pézenas dans l’Hérault et du Mercantour à Puget-Théniers. Leur contenu et la cruauté dont elles témoignent ont profondément choqué les écologistes.

Elles démontrent le non respect des normes, l’utilisation d’un matériel inadapté et archaïque, une cadence infernale qui engendre des étourdissements ratés et de terribles souffrances.

C’est l’organisation même des abattoirs aux cadences proprement infernales qui engendre la maltraitance des bêtes et la souffrance professionnelle des employés. La question de l’abattage ne saurait être résumée à une question d’hygiène. Il nous appartient de refuser que notre consommation de viande aille de pair avec tant d’horreur.

A l’heure où nos sociétés industrielles ont opéré une rupture avec la nature et où, partout, les animaux et les hommes en paient le prix, la question de la condition animale constitue un enjeu éthique et politique majeur.

Europe Ecologie les Verts rappelle au gouvernement l’obligation de faire respecter le règlement européen de 2009 demandant la mise en place de sanctions dissuasives envers les abattoirs ainsi que l’application effective de ces sanctions.

Après une récente vidéo, le ministre de l’Agriculture avait avait ordonné des inspections, EELV attend que toute la transparence soit faite sur les résultats de ces contrôles et les sanctions prises.

EELV préconise également la mise en place de solutions alternatives de proximité, avec notamment des abattoirs mobiles, déjà expérimentés avec succès dans d’autres pays d’Europe mais malheureusement interdits en France.

Les témoignages et preuves se multiplient et les postures indignées ne suffisent plus. Combien d’atrocités supplémentaires seront nécessaires avant que le gouvernement n’agisse réellement ?

La production industrielle de viande, à l’échelle planétaire, est le premier facteur de production de gaz à effet de serre, devant l’habitat, l’industrie et les transports.

On sait que l’industrie de la viande est un facteur important de pollution des eaux et de dégradation de la biodiversité. On sait moins qu’elle est la principale activité responsable du dérèglement climatique. Les activités liées à l’élevage, en elles-mêmes, contribuent pour 18% aux émissions anthropiques de gaz à effet de serre (alimentation du bétail, rejets de gaz liés à la digestion, excréments, occupation des terres…).

Europe Ecologie Les verts rappelle la nécessité de réduire la consommation globale de viande en France, pour la planète mais également pour notre santé. L’instauration de repas végétariens dans les écoles est un levier de changement à mettre en place immédiatement pour permettre de sortir de l’industrie mortifère de la “bidoche”.

A cette fin, EELV s’associe à la pétition lancée par l’association L214 demandant un choix végétarien ou vegan dans la restauration collective.

Sandra Regol, Julien Bayou, porte-parole nationaux