Yannick Jadot à Coulaines : « L’enjeu de cette élection est la reconquête de notre souveraineté individuelle et collective ! »

Jeudi 10 Avril, Yannick Jadot, tête de liste des écologistes aux européennes pour le Grand Ouest, a participé au débat organisé par la Maison de l4europe de la Sarthe à Coulaines sur l’Europe Sociale. Voici les éléments de son intervention introductive. Puis ont suivi les échanges avec la salle.

« Bonsoir à toutes et tous,

Les françaises et les français sont en état de légitime défiance vis-à-vis de l’Europe, mais aussi des gouvernements. Et c’est normal. Nous avons besoin de réguler la mondialisation, d’agir contre le dumping social et environnemental, d’agir pour l’emploi. Nous devons nous donner la capacité d’investir, notamment dans la transition énergétique, avec à la clef la création de 5 millions d’emplois d’ici 2025 à l’échelle européenne, alors que nous comptons aujourd’hui plus de 25 millions de chômeurs.

Pour cela, il nous faut un budget à la hauteur. La réduction de 10 % du budget européen, à laquelle les écologistes se sont opposés, est à contre-courant.

L’Europe sociale, c’est une Europe où il n’y a plus d’écarts de salaires – je parle du salaire minimum – de 1 à 12 entre la Roumanie et le Luxembourg. Des écarts que la crise aggrave. Nous devons travailler à la convergence sociale, à un salaire minimum européen.

L’Europe sociale est une Europe qui œuvre pour permettre à chacun et chacune de retrouver du pouvoir d’achat. Par exemple, en réduisant de 20 % le gaspillage énergétique, notamment grâce à l’isolation des bâtiments, on estime un gain de 1 000 euros en moyenne par ménage et par an.

L’Europe sociale est une Europe de la solidarité. Pour y parvenir, il lui faut un budget propre financé notamment par la taxe sur les transactions financières, une taxe sur les carburants aux frontières. On ne peut accepter que la mortalité infantile ait augmenté de 40 % en Grèce !

L’Europe sociale est une Europe qui protège. Nous devons exiger la liberté syndicale chez nos partenaires commerciaux. Refuser catégoriquement le traité de libre-échange (TAFTA), qui revient à laisser les grandes multinationales décider en lieu et place des peuples.

Enfin, l’Europe sociale est une Europe de l’équité et du dialogue social. Je suis allé ce matin visiter l’usine Claas au Mans. J’y suis allée par c’est une entreprise familiale, qui investit pour son avenir et le nôtre, qui a su résister aux sirènes de la finance et du court-termisme. J’y suis allé parce qu’elle est socialement responsable, qu’elle met en place les conditions du dialogue sociale, investit dans ses salariés, mais aussi s’implique dans la réinsertion, avec un atelier où travaillent douze personnes handicapées. »

Voici quelques citations choisies lors des échanges avec la salle :

« Le salaire ne doit pas être la variable d’ajustement, notre force c’est innovation, la formation, les compétences. »

« Le règlement REACH, pour sécuriser la fabrication et l’utilisation des substances chimiques dans l’industrie européenne, a permis de protéger les travailleurs en supprimant des produits nocifs des process de fabrication. Il faut aller plus loin. »

« TAFTA, le traité de libre-échange, c’est donner aux multinationales le droit de décider à notre place. »

« L’Europe doit être un espace de tolérance de partage de solidarité. »

« L’économie sociale est solidaire redonne du sens au travail et à la production. Ces entreprises doivent avoir un accès privilégié aux marchés publics. Nous l’avons demandé, nous n’avons pas eu de majorité. Nous allons continuer à y travailler : les marchés publics représentent 16% du marché européen, l’enjeu est de taille. »

« J’espère que cette campagne ne servira pas à nourrir les extrêmes. Arrêtons donc de brandir l’épouvantail de l’adhésion de la Turquie. Ce n’est plus à l’ordre du jour : c’est un pays aujourd’hui dynamique, qui n’a pas besoin d’intégrer l’Union européenne. Il faut trouver par contre de nouvelles formes d’associations pour un cœur de l’Europe qui avance. »

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