Pour une VRAIE taxe poids lourds
Pour sa première annonce en tant que nouvelle ministre de l’Écologie, Ségolène Royal a annoncé vouloir au sujet de l’écotaxe « remettre à plat les choses pour voir quelles sont les autres possibilités que nous avons pour dégager des financements pour, en effet, faire les travaux ferroviaires et routiers»…
Europe Écologie Les Verts s’inquiète de cette annonce qui ressemble à un enterrement de première classe. L’écotaxe, léguée par Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo est certes à revoir de fond en comble. Il faut revenir sur le partenariat-public-privé aux conditions léonines pour Ecomouv, entreprise gestionnaire qui continue à être rémunérée par le contribuable alors que la taxe est suspendue. Il faut également revoir les axes sur lesquels elle s’applique, ainsi que les barèmes qui font que la taxe est moins chère pour les gros que pour les petits, favorisant ainsi la concentration au détriment des PME-TPE.
Les écologistes sont force de propositions sur ce dossier, notamment via le rapport rendu par Ronan Dantec, sénateur écologiste de Loire-Atlantique, sur le budget transports routiers au nom de la commission du développement durable, dont il est Vice-président.
Pour Europe Écologie Les Verts, un abandon pur et simple de la taxe poids lourds est cependant irresponsable : la France a besoin de cette recette annuelle destinée au financement des infrastructures de transports. Cette rentrée fiscale est cruciale pour le financement des transports collectifs (tramway,TER…) et pour le développement du fret ferroviaire et fluvial moins polluant que le fret routier.
Payable au kilomètre et frappant tous les transports par poids lourds (français ou étrangers), cette taxe poids lourds permettra de rationaliser l’organisation des transports de marchandise (optimisation des circuits routiers et attractivité des modes alternatifs à la route), au bénéfice de la qualité de l’air et de l’état des routes. Elle contribuera à réduire la concurrence déloyale et favorisera la compétitivité des circuits économiques courts au détriment des transports longs.
L’urgence est à la reprise du dialogue pour une mise en place d’une véritable taxe poids lourd.
Julien Bayou, porte-parole
Sandrine Rousseau, porte-parole, le 4 avril 2014