Ni nucléaire vieux, ni nucléaire neuf: transition énergetique

La presse se fait l’écho ces derniers jours de tentatives de contourner l’engagement du Président de la République de réduire la part du nucléaire à 50% d’ici 2025.

Ces artifices mettent en évidence les résistances de l’appareil d’Etat à la transition énergétique. Pour autant, ils ne peuvent masquer la réalité de l’impasse nucléaire.

Un jour on nous explique que la solution est au tout nucléaire prolongé en passant la durée de vie des réacteurs à 60 ans. Mais cette « solution » ne résiste pas à l’analyse des conditions posées par l’Autorité de Sûreté du Nucléaire, qui rendent cette prolongation très hypothétique pour nombre de réacteurs, et très peu rentable pour la plupart.

Le lendemain, on nous explique donc que la solution est dans le remplacement de nos réacteurs vétustes par de tous nouveaux EPR… ceux la mêmes dont le budget se révèle 3 fois plus coûteux que prévu, le calendrier de construction 2 fois plus long, et qu’on arrive péniblement à vendre à la Grande Bretagne (sous réserve de l’accord très peu probable de la Commission Européenne) qu’avec un tarif garanti de 35 ans (2 fois plus longtemps que pour l’éolien) et à un taux de rémunération 30% plus élevé que l’eolien on shore !

Pour Denis Baupin, Vice Président de l’Assemblée Nationale, « ces ballons d’essai d’EDF ont au moins le mérite de montrer que l’entreprise commence à comprendre qu’elle ne pourra éternellement rafistoler ses vieilles casseroles. Mais tant qu’à les fermer, pourquoi le pays s’enferrerait-il dans la technologie la plus chère et la moins compétitive ?  »

« La pression des lobby est à son paroxisme. Mais pourtant l’avenir et les emplois sont dans les énergies renouvelables et l’efficience énergétique, pas dans le nucléaire qui est cher et dangereux », explique Julien Bayou, porte-parole Europe Écologie Les Verts.

« La sortie du nucléaire est inéluctable. La future loi sur la transition énergétique devrait indiquer clairement cette voie, par une réduction majeure de la part du nucléaire dans la production électrique au profit des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Nous serons intransigeants sur cette question », conclut Sandrine Rousseau, porte-parole d’EELV.

Sandrine Rousseau, porte parole
Julien Bayou, porte parole

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