Manifestation du 8 février – Solidarité avec les femmes d’ESPAGNE et partout ailleurs
Le 8 février 2014, les sarthoises et les sarthois ce sont mobilisés en soutien aux femmes d’Espagne et partout ailleurs. Plus de 400 personnes ont ainsi défilé dans les rues du Mans, et le drapeau vert flottait bien entendu dans le cortège.
Voici quelques photos de cette manifestation, et surtout, le texte préparé avec engagement par les associations féministes du département, Femmes Solidaires, SOS Femmes et le Planning Familial.
Mesdames, Messieurs
Au nom des organisations, mouvements, syndicats, partis politiques,
JE VOUS REMERCIE de votre présence et de votre soutien :
l’Unef , la FSU, C.G.T. CFDT, et les mouvements féministes : femmes solidaires, Mouvement francais du Planning familial, SOS Femmes,
la Ligue des droits de l’Homme, le MRAP, Attac, l’Association des élus communistes et républicains,
LE FRONT DE GAUCHE : (PCF, PG,ENSEMBLE,) PS, mouvement jeunes socialistes, Europe Écologie – Les Verts, le NPA, POI.
Ensemble nous avons décidé cette manifestation de soutien aux femmes d’ESPAGNE MENACEES dans leur liberté par le gouvernement RAJOY qui veut supprimer le droit à I.V.G.
Nous continuons ainsi l’action entreprise samedi dernier à Paris avec 30.000 participants ainsi que dans 30 villes de France. Nous appelons les femmes et les hommes de progrès à rester vigilants…
Au moment où, en France, le Parlement vient de supprimer la « condition de détresse » de la loi Veil de 1975, MALGRE les contestations de citoyens retardataires et quelques députés à l’assemblée nationale,
A nos frontières, en ESPAGNE, le gouvernement de MARIANO RAJOY veut annuler la loi autorisant l’avortement, nous rappelant brutalement les sombres heures du franquisme.
Il revient sur la loi obtenue en 2010 qui légalisait l’avortement jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée , 22 semaines pour raison médicale,
Cette décision méprise les recommandations de l’organisation mondiale de la santé et de l’ ONU.
Ce gouvernement, majoritairement masculin, renoue avec des pratiques qui dénient la liberté de choix aux femmes au mépris des droits humains fondamentaux, il annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission. Il piétine un droit gagné de haute lutte depuis 2010 et donne des garanties aux pires conservatismes politiques et extrémismes religieux.
Le très conservateur Ministre de la justice Alberto RUIZ-GALLARDON, ose déclarer avec le soutien des plus radicaux du parti populaire : «nous défendons la femme puisque dans la loi de 1985 c’était elle qui était poursuivie par la justice, désormais ce sera le médecin qui sera visé»
Si le Parlement les suit, toute candidate à l’avortement ne pourra plus invoquer comme motifs que le viol, jusqu’à la 12ème semaine, ou un « danger pour sa santé physique et psychique », la malformation du fœtus serait soumise à conditions….
LES ESPAGNOLS réagissent :
le 1er février, Universitaires, infirmières, médecins, gynécologues et associations ont revendiqué ce slogan « aujourd’hui, l’avortement est légal et c’est ton droit, mais demain tu peux le perdre »
le mouvement « Decidir nos hace librès »
« décider nous rend libres » a déclaré :
« avec la loi en vigueur depuis 2010 aucune femme n’était obligée d’avorter, avec celle-ci beaucoup se verront contraintes d’enfanter. »
Il y a là une confusion totale entre morale publique et privée, l’Etat s’arroge la prérogative de décider à la place des femmes. Ce virage radical est discriminatoire contre elles »
Le 1er février, 250 associations ont déposé une demande « d’asile sanitaire » à l’ambassade de France à Madrid sous le thème « avortement libre sinon nous allons mourir »
« ce qui est terrible témoigne Carolina GARCIA, coordonnatrice de ce collectif, c’est de revenir 40 ans en arrière et de devoir demander l’aide d’un pays voisin, parce que nous, aujourd’hui, nous nous sentons vulnérables »
Cette attaque du gouvernement espagnol s’inscrit dans l’offensive européenne des opposants aux droits des femmes comme l’a illustré en décembre 2013 le rejet du rapport Estrela par le Parlement européen.
(*) rapport sur la santé et les droits reproductifs traitant de l’accès aux contraceptifs et à l’avortement, de la procréation médicalement assistée, de l’éducation sexuelle et de la liberté de conscience.
Ce rapport proposait que l’avortement soit de la compétence de l’Union Européenne, encourageant ainsi tous les états membres à l’autoriser. Il a été rejeté !
Le refus d’accepter le droit des femmes à disposer de leur corps, cette persistance à les considérer comme des sous-citoyennes incapables de décider par elles-mêmes, désigne l’enjeu : quelles sociétés voulons-nous ?
L’interdiction où qu’elle soit est avant tout idéologique.
Les avortements auront lieu tout de même dans les pires conditions, peu importe à ces mouvements conservateurs, ce qui compte pour eux c’est que l’avortement cesse d’être un droit pour toutes les femmes !
En FRANCE même, selon Mme Françoise LAURANT, Présidente de la commission santé du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, on constate des difficultés dans l’exercice du droit à l’I.V.G.
« le droit à l’I.V.G. n’est pas conçu comme un droit à l’égal des autres droits. …il faut améliorer l’accès à l’avortement.
Aujourd’hui, des femmes sont obligées d’effectuer un véritable parcours de la combattante parce qu’en 10 ans 130 centres ont fermé ou ont été regroupés les éloignant de la population.
Dans les grosses structures hospitalières, l’avortement n’est pas considéré comme une activité médicale valorisante, cela reste dans les esprits une tolérance…
– tout le monde croit que ça marche mais ce n’est pas vrai ! »
Donc chez nous aussi, même si le droit d’avorter est inscrit dans la loi, il n’est cependant pas garanti pour toutes sur l’ensemble du territoire. En effet, les fermetures des centres IVG, l’étranglement financier de l’hôpital public, la diminution des aides versées au planning familial, remettent en cause l’exercice de ce droit, l’information, l’accompagnement qui vont nécessairement avec…
Notre combat reste donc plus que jamais d’actualité y compris en France. Notre vigilance s’impose d’autant plus que nous ne pouvons pas nous empêcher de faire le rapprochement avec les manifestations récentes et les mouvements réactionnaires. Au nom d’une conception archaïque et rétrograde de la famille, ils s’insurgent
– contre l’accès à la PMA pour les couples de lesbiennes,
– contre l’école publique et les enseignant-es sur qui ils font courir les rumeurs les plus folles. Leur propagande est un tissu de mensonges, de calomnies et de manipulations. Nous ne pouvons que nous indigner par rapport à la confusion, volontairement entretenue, entre le souci légitime du service public d’éducation de lutter contre les discriminations filles/garçons et cette soi-disant théorie du genre qui en réalité n’est qu’une invention des réactionnaires. Quant à l’école, elle est pleinement dans son rôle lorsqu’elle s’efforce de former les futur-es citoyen-nes aux valeurs d’égalité entre les filles et les garçons. L’éducation à l’égalité et à la sexualité, est présente depuis longtemps dans les programmes de l’éducation nationale, et ensemble, nous le disons haut et fort, elle ne doit pas être remise en cause !
Nous rappelons qu’être favorable à l’I.V.G. c’est tout simplement être sensible à un problème de santé publique car une femme qui veut avorter le fera, dans n’importe quelles conditions, quitte à mettre sa vie en danger et quoi qu’en dise la loi. Dans les pays où l’I.V.G. est pénalisée, les femmes avortent autant que dans les pays où elle est légale.
– INTERDIRE L’IVG n’a jamais fait baisser le taux d’avortements, en revanche l’interdire fait augmenter de manière dramatique le taux de décès des suites d’avortements clandestins.
Une femme meurt dans le monde toutes les 8 minutes d’un avortement clandestin
Le combat des femmes, des forces démocratiques et associatives espagnoles pour ce droit fondamental, est aussi le nôtre c’est pourquoi nous leur apportons notre soutien.
Il rejoint les luttes que nous avons menées et nous restons vigilantes car si le droit est bien inscrit dans la loi, des progrès restent à faire.
Nous voulons des structures de qualité sur tous les territoires : qualité d’accueil, personnel formé et volontaire, choix de la méthode par la femme.
Nous répétons que l’accès à l’avortement partout en EUROPE et dans le MONDE doit être garanti pour toute femme quelle que soit sa situation dès lors qu’il s’agit de sa décision.
Face aux conservatismes il nous faut constituer un grand mouvement européen des forces progressistes et citoyennes, en solidarité avec les femmes d’Espagne, mais aussi de Pologne, d’Italie, de Malte, de Chypre, d’Irlande et d’ailleurs..
Le projet européen de l’après-guerre s’est constitué dans une logique de paix, de démocratie, d’émancipation pour les peuples. Aujourd’hui le constat que nous faisons est tout autre : les politiques d’harmonisation européennes sont essentiellement économiques et source de déréglementation, notamment au niveau de l’organisation du travail et des droits des salarié-es. En outre elles imposent des réductions de la dépense publique qui ne permettent pas de garantir des services de santé de qualité.
L’Europe s’est pourtant dotée d’une constitution qui lui donne également des compétences concernant les droits de l’homme. Il y a les outils pour harmoniser par le haut. C’est la volonté politique qui manque. Toutes et tous ensemble nous tenons à le rappeler pour imposer d’autres choix.
nous appelons à lutter pour une Europe où toutes les femmes et tous les hommes pourraient disposer librement de leur corps, sans contrainte imposée par l’Etat ou une religion. Une Europe des peuples, émancipatrice, démocratique, qui lutte contre les inégalités au lieu de les renforcer.
le droit à l’avortement, c’ est un enjeu d’égalité : égalité entre les femmes et les hommes, mais aussi égalité entre les femmes d’Europe, égalité entre les femmes du monde, égalité pour toutes et tous, quel que soit le sexe ou l’orientation sexuelle.
C’est un enjeu démocratique : l’universalité des droits et l’égalité entre les citoyens et citoyennes, est un pilier de la démocratie.
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Nous sommes aux côtés des femmes d’Espagne et le resteront tant qu’il le faudra pour combattre cette loi inique !!
nous disons NON à l’ordre moral qui veut gérer nos vies,
OUI à nos droits, tous nos droits et à la LIBERTE d’AVOIR UN ENFANT OU NON.
Femmes d’Espagne, de France et d’ailleurs, unies dans le même combat
– pour la liberté des femmes et leur droit à choisir leur vie,
– contre le projet espagnol de réforme de la loi sur l’avortement
– contre la régression des droits des femmes en EUROPE
– POUR UNE EUROPE où le droit des femmes à disposer de leur corps sera effectif partout :en Pologne, en Italie, en Irlande, à Malte, à Chypre et ailleurs, sans contrainte imposée imposée par l’Etat ou une religion.
– Pour une Europe qui intégre ces droits à la charte européenne des droits fondamentaux,
SOLIDARITE avec les femmes d’Espagne
SOLIDARITE AVEC LES FEMMES D’EUROPE et du MONDE ENTIER !