Depuis la publication du projet de redécoupage des cantons, la polémique ne cesse plus, et les accusations s’étalent dans la presse. Ces accusations peuvent porter à sourire : quand la droite était aux manettes, les mêmes bruits circulaient à son égard sur l’élection des conseillers territoriaux. Soyons sérieux ! Quelle formation politique mettrait en place une réforme électorale en sa défaveur ? Dire les choses c’est bien, jouer les vierges effarouchées, ça en devient ridicule.

Une fois qu’on a fait le tour des procès des uns et des autres, que reste-t-il ? Certes le scrutin proposé permettra d´accorder leur place légitime aux femmes dans les Conseils généraux (rappel : 9 femmes pour 40 élus aujourd’hui en Sarthe). Mais à part cela, le gouvernement ne répond en rien aux enjeux de gouvernance actuels.

Nous avons besoin de renforcer l’échelon intercommunal, de développer les pays, ces territoires de projets, et d’accentuer le rôle de régions, qui ont la taille critique pour compléter le maillage entre les territoires et l’État. Cette réforme ne le permet pas.

Nous avons besoin d’une organisation qui permette de favoriser la mutualisation, de mobiliser le collectif au bénéfice de tous les territoires, en jouant sur les complémentarités. Cette réforme passe à côté.

Peu nombreux sont celles et ceux qui osent le dire haut et fort, mais beaucoup en sont convaincus, tous bords politiques confondus, les départements sont tout simplement l’échelon de trop. Europe Écologie Les Verts le soutient depuis longtemps et continue de l’affirmer.

Cependant, tant que les Conseils généraux existent et qu’ils assument des compétences, leur composition doit refléter la volonté démocratique des citoyens et Europe Écologie Les Verts entend bien y faire entendre sa voix.

Or, cette réforme va une fois de plus favoriser et accentuer la bipolarité de la vie politique française. Contrairement aux engagements du Parti Socialiste, aucun dosage proportionnel n’est envisagé. Cela conduit à l’élimination des expressions minoritaires et concourt ainsi à la sclérose de la démocratie, ne donne pas d’espaces de respiration, empêche le renouvellement de la classe politique, des idées, des projets, et débouche sur un débat politique caricatural et enfermant.

Europe Écologie Les Verts Sarthe ne peut donc, sans équivoque, se satisfaire de la réforme qui se dessine :

Car le découpage électoral qui se profile ne prend pas assez en compte les dynamiques de territoires

Car il ne répond pas aux enjeux de gouvernance territoriale du XXIème siècle

Car il ne sert en rien la vie démocratique.

Europe Écologie Les Verts Sarthe, le 6 décembre 2013