Villeneuve-sur-Lot et la démocratie à un tour

Le Premier secrétaire du Parti socialiste a déclaré ce matin que les écologistes n’auraient pas dû présenter de candidat lors de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot et qu’ainsi leur candidat serait qualifié pour le second tour.

Un tel raccourci est inexact et politiquement dangereux.

En juin 2012 – c’était il y a juste une année – un candidat écologiste était déjà présent au premier tour dans cette circonscription et cela n’avait nullement empêché le candidat socialiste d’être élu. La seule chose qui a été modifiée, c’est le  score du candidat socialiste qui recule de plus de 20% et perd les 2/3 de son électorat. La cause de son élimination se trouve là et nulle part ailleurs.

Chaque nouvel échec semble conduire le Parti socialiste à vouloir renforcer son hégémonie pour être le seul et unique représentant de l’ensemble des forces composant la majorité, en s’exonérant de toute responsabilité. Le Parti socialiste ne devrait pas faire l’économie d’une analyse politique un peu moins manichéenne de la situation électorale, car le choc Cahuzac – qui contribue surtout à faire progresser le vote Front national – n’explique pas tout.

Par ailleurs, au lieu de systématiquement rappeler de manière bien peu respectueuse que les parlementaires écologistes ont été élus grâce aux voix socialistes, Harlem Désir serait mieux inspiré de ne pas oublier que les députés socialistes et le Président de la République, lui-même, doivent aussi leur élection au vote, au second tour, de l’ensemble des forces de gauche et des écologistes.

A l’évidence les enseignements du 21 avril 2002 n’ont pas été tirés et réchauffer la vieille théorie du bouc émissaire n’est pas de nature à rassurer les écologistes quant à la capacité de la majorité à analyser les causes profondes du recul démocratique dans notre pays et donc de fait, à pouvoir y répondre.

Pascal DURAND, Secrétaire national

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