L’écologie : du pouvoir d’achat en plus, du pouvoir de vivre en mieux
L’affaire du cheval qui se transforme en bœuf entre la Roumanie et Castelnaudary n’est pas une simple affaire d’étiquette et de traçabilité. Elle illustre non pas les fraudes ou les scandales du système productiviste mais ses fondements les plus délétères.
La réduction de la part de l’alimentation dans les budgets familiaux (due pour les plus modestes à l’explosion des autres postes comme le logement) et l’idée que « l’alimentation ne doit pas couter beaucoup ».
L’énorme pression de la grande distribution sur les marges, le business agroalimentaire qui comprime le paysan et le contraignent à une productivité de court terme par la chimie, la mécanisation à outrance et le surendettement.
L’industrialisation de toute la chaîne, la standardisation des produits, la perte de diversité, le gaspillage généralisé, les déséquilibres nutritionnels, l’explosion des distances et l’apparition d’autres intermédiaires, légaux ou non qui prennent leur dime sur tout le circuit…
In fine, la spéculation sur les matières premières…
Ainsi sont générés dans une boucle folle d’énormes coûts : La dégradation de la santé de tous, des dommages irréversibles à la terre, des emplois déstabilisés…
Il est temps de sortir de ce cercle vicieux et de considérer que l’alimentation, comme le logement, l’éducation et la santé, sont les biens élémentaires les plus précieux dont l’accès à tous est l’absolu devoir des gouvernants.
Les écologistes ne sont pas les seuls à avoir indiqué la direction et par exemple : favoriser le commerce de proximité et non l’implantation de grande surface ; encourager les circuits courts ; donner la priorité à l’agriculture biologique et aux produits de terroir à forte valeur ajoutée ; réduire massivement les pesticides et la nourriture bourrée de chimie pour les animaux ; aider les agriculteurs sur des critères de qualité plus que de quantité ; rattraper le retard français en matière de jardins ouvriers et d’autoproduction ; réserver les espaces périurbains à l’agriculture maraichère, à la transformation et aux petits abattoirs. Donner une compétence alimentation aux agglomérations.
Des milliers de réalisations sont la base sur laquelle peut se construire une nouvelle politique cohérente.
Étendues dans le cadre du plan de soutien à la compétitivité de l’économie française, elles produiront dans des délais assez rapides des gains significatifs de pouvoir d’achat, des emplois non délocalisables, un plus en terme de qualité vie, de sérieuses économies sur les dépenses de santé.
Qui ne voit là les objectifs affichés par le gouvernement ?
Le ministre de l’agriculture a fait quelques pas sur la bonne voie, il peut compter sur les écologistes pour l’appuyer dans un changement de cap bien plus radical encore.
Jacques Archimbaud
Secrétaire national adjoint d’Europe Écologie Les Verts