Transports de déchets nucléaires : les élus ont droit à l’information, la population a droit à la protection

Lundi 14 janvier, un convoi de déchets hautement radioactifs a quitté l’Italie pour rejoindre l’usine Areva de La Hague. Il devrait traverser, par le rail, une grande partie de la France et passer par 16 départements : la Savoie, l’Ain, le Jura, la Saône-et-Loire, la Côte d’Or, la Haute-Marne, les Vosges, la Meuse, la Marne, l’Aisne, la Somme, la Seine Maritime, l’Eure, le Calvados et la Manche. L’arrivée est prévue jeudi 17 janvier dans la matinée

Comme d’habitude, ce dangereux transport a lieu sans la moindre information du public, et notamment des élus locaux. On ne peut indûment perpétuer une situation où ni la population, ni les élus ne sont informés des risques majeurs que leur font courir ces transports, notamment par la radioactivité émise, mais aussi par les risques d’accidents voire d’agression extérieure. Comment ont été pris en compte les impacts potentiels du passage du train dans le choix du trajet, la prévention des risques, voire la gestion d’un accident majeur (évacuation de la population notamment) et comment ont été informés et protégés les agents SNCF concernés ? Ces questions posées à chaque transport international restent sans réponse, alors que la profusion des transports ferroviaires nucléaires accroit fortement la vulnérabilité de notre territoire.

Les élus locaux et nationaux n’ont pas moins le sens des responsabilité que les entreprises qui font transiter ces déchets. Ils ont droit à l’information, à la transparence. Ils ont le devoir de veiller à ce que la population ne soit pas mise inutilement en danger. Le refus systématique de toute transparence viole les règles élémentaires de protection du public.

C’est la raison pour laquelle j’avais proposé à l’occasion de l’examen du projet de loi sur la participation du public (qui devait permettre à l’État de mettre en conformité sa législation avec l’article 7 de la charte de l’environnement sur la participation du public aux décisions relatives à l’environnement), un amendement visant à faire progresser l’information et la participation du public en ce qui concerne le transport de matières radioactives (http://www.denisbaupin.fr//blog-note/projet-de-loi-sur-participation-du-public-et-le-nucleaire-dans-tout-ca). Proposition malheureusement rejetée, mais blocage qui ne pourra perdurer.

Je soutiens donc totalement l’appel à vigilance tout au long du trajet de ce convoi lancé par le Réseau « Sortir du nucléaire », le syndicat SUD-RAIL et les associations et réseaux italiens (Legambiente Piemonte et Valle d’Aosta ONLUS – Secteur Énergie, Legambiente du Vercellese-Association de Volontariat, Pro Natura du Vercellese-Association de Promotion Sociale et Global Info Action) afin d’informer la population et demander que la transparence soit faite sur ces transports, ou à défaut leur suppression.

 

Denis Baupin,

Vice-président de l’Assemblée Nationale

Remonter