On ne sait toujours pas si l’histoire repasse les plats…
Mais au regard de dizaines de milliers de soldats des bataillons d’Afrique (dont beaucoup étaient en fait maliens) morts pour la France lors des deux guerres mondiales, c’est une sorte de signal moral que des troupes de la république aident à bouter hors du territoire d’un pays indépendant les colonnes fanatiques et obscurantistes qui prétendaient en faire un mauvais terrain de terrifiantes expérimentations.
Maintenant qu’il semble que cela soit fait en grande partie et une fois consolidées par les africains eux mêmes les positions reconquises par la force, débute une partie autrement plus compliquée : rétablir la paix et réunir les conditions d’un peu de prospérité.
Ces conditions sont connues : certaines viennent d’être positivement rappelées par le Président de la République, d’autres ont été d’emblée indiquées par les écologistes en écho aux prises de position venues de la société malienne elle même : Garantie internationale et en particulier européenne dune stabilité durable pour toute la région, traitement équitable de la question des touaregs, projet de développement renouvelé incluant une gestion sage des ressources naturelles et des retombées effectives pour les populations locales, conférence malienne de consensus pour préparer des élections vraiment libres et jeter les fondements d’institutions solides.
Dans cette partie comme dans toutes les autres, les écologistes ne doivent pas se contenter d’un rôle d’observateur. D’abord parce que leur Ministre de la coopération joue un grand rôle pour réunir une partie des conditions évoquées ci dessus. Ensuite parce que leur aversion pour la violence en général les rend vigilants sur des sujets auxquels d’autres sont spontanément moins attentifs, comme les représailles ou les exactions contre les civils ou les effets collatéraux des guerres sur l’environnement.
Enfin parce qu’ils entretiennent depuis des années des liens forts avec des composantes diverses de la société malienne, ce qui les place en situation de favoriser des dialogues auxquels les diplomates et les États ne parviennent pas forcément si facilement.
Comme parti de gouvernement et de transformation, comme mouvement créateur d’alliances, la sortie de crise au Mali nous offre aussi l’occasion de montrer ce qu’est l’écologie des solutions.
Jacques Archimbaud
Secrétaire National adjoint d’Europe Ecologie Les Verts