Égalité des droits, égalité des choix

En ce samedi 8 décembre, il ne restait plus beaucoup de place sur la place de la République, entre la grande Roue et les chalets du marché de noël… mais ça faisait chaud au coeur de se retrouver à nouveau, nous tous et toutes, les « pro droit au mariage pour tous », qui trouvons normal, juste normal, que ceux et celles qui s’aiment et désirent se marier puissent le faire, en toute liberté et en toute légitimité.

Au bout du boulevard Levasseur, les « anti égalité des droits » étaient rassemblés devant la Préfecture. Entre les deux, les forces de police  veillaient soigneusement à éviter tout contact …

     Florence PAIN représentait le groupe Le Mans-Agglo d’Europe-Écologie Les Verts. Jean-Louis PRIGENT, Yves OLLIVIER, élus Verts du Mans étaient là, de même que Jean-Christophe GAVALET, maire de Surfonds, et autres militant.e.s vert.e.s..

Étaient présentes aussi les deux députées PS Françoise Dubois et Marietta Karamanli, ainsi que bien d’autres élu.e.s du Mans et des environs.
Voici la déclaration qui a été lue par les représentant.e.s du collectif :
« Nous, simples citoyennes et citoyens, militantes et militants d’associations, de syndicats, de mouvements de jeunesse, d’organisations et de partis politiques réunis ici aujourd’hui, nous affirmons notre combat pour l’égalité de droit et de fait, entre toutes et tous, notre volonté de défendre des valeurs progressistes et d’ouverture vers les autres, à l’opposé de la peur et de l’intolérance.

Le droit au mariage pour toutes et tous, quels que soient le genre ou l’orientation sexuelle, et l’égalité des droits qui en découlent, participent du mouvement général pour plus d’égalité, de liberté et de laïcisation de la société. Reconnaître ces droits n’enlève rien aux hétérosexuels et n’oblige en rien les homosexuels. Cela n’enlève rien non plus aux religions séparées de l’État (loi de 1905) et personne ne songe à les obliger à organiser une cérémonie religieuse célébrant un mariage de personne de même sexe.
Les croyances des églises, dans un état laïc, ne sauraient avoir une valeur supérieure au suffrage universel. Nous refusons cette volonté de domination qui perce derrière chaque déclaration.
De même, l’égalité de toutes et de tous devant la Loi ne saurait être à géométrie variable en fonction des opinions personnelles des représentants élus, officiers d’État civil de la République, c’est pourquoi nous rappelons la nécessité pour chaque mairie de respecter la loi et d’officier les mariages une fois cette loi passée.

Le mariage et l’adoption pour tous mèneraient, selon les opposants à ce projet, à la polygamie, à l’inceste, comme l’a déclaré l’archevêque de Lyon. L’homosexualité serait la source de la disparition de la Grèce antique pour Serge Dassaut, sénateur UMP. Dit autrement, le vote par l’Assemblée nationale en janvier prochain d’une loi sur le mariage et l’adoption pour toutes et tous serait dangereux pour la société française, mais de quelle société française parle-t-on? Ces défenseurs de notre prétendue civilisation s’érigent en porte-parole dans un débat qu’ils considèrent comme d’importance fondamentale.

Se défendant d’être homophobes et réactionnaires, ce sont les mêmes qui utilisaient déjà les arguments « civilisationnels » pour s’opposer au PACS, à l’IVG, à la contraception et au divorce par consentement mutuel !

Considérer ce modèle familial, basé sur le mariage comme la seule institution garante de la protection, de l’équilibre, de la construction des enfants, c’est faire preuve d’un hétérocentrisme qui relève de l’obscurantisme :
Aujourd’hui en effet, 1 enfant sur 5 vit dans une famille monoparentale, 1 sur 9 dans une famille recomposée, 1 sur 2 a été conçu hors-mariage et on estime à environ 40 000 le nombre d’enfants qui vivent dans une famille homoparentale.

Le modèle familial que ces réactionnaires défendent est une construction sociale parmi d’autres, l’humanité n’a cessé d’en inventer, ne serait-ce qu’au cours des dernières décennies.
Peut-on faire comme si le divorce, les familles mono-parentales, recomposées et l’homoparentalité n’existaient pas aujourd’hui et que les enfants ne vivaient pas de façon épanouie dans ces cadres ?
Peut-on faire comme si le cadre parental hétérosexuel était l’assurance qu’aucun enfant ne serait maltraité ?
Peut-on faire comme si les enfants ne se construisaient que par l’éducation de leurs parents, jamais dans la société ?
Peut-on faire comme si le vrai problème pour les Françaises et les Français aujourd’hui était le mariage gay, l’adoption, la PMA, et non la crise, le chômage, les inégalités sociales qui ravagent notre pays ?

Ils disent ne pas être homophobes mais considèrent l’homoparentalité comme un danger et refusent l’égalité entre les couples homo et hétérosexuels, comme si le droit à l’égalité était un privilège….

Nous ne défendons pas un modèle familial particulier, mais nous revendiquons l’égalité de droit quelque soit l’orientation sexuelle. Le mariage civil est l’union laïque de deux personnes, il doit être accessible à toutes et tous de manière à ce que tous les couples puissent être protégés, en cas de décès par exemple, et que les enfants élevés aujourd’hui dans des familles homoparentales aient la possibilité que leurs deux parents soient reconnus par la loi.

Nous, simples citoyennes et citoyens, militantes et militants d’associations, syndicats, mouvements de jeunesse, d’organisations et partis politiques réunis dans un collectif, nous affirmons notre volonté de construire une société inscrite dans des valeurs d’égalité, de liberté et de laïcité. Nous clamons haut et fort notre droit à vivre librement. C’est dans ce sens que nous appelons toutes les citoyennes et tous les citoyens de ce département à continuer de se mobiliser pour ce combat.

– Pas de recul du gouvernement face aux pressions des réactionnaires : droit au mariage, à l’adoption pour toutes et tous. Droit à la procréation médicalement assistée. Possibilité pour toutes et tous de se marier dans la commune qu’ils souhaitent.
– Pour une égalité de droit quelques soient le genre et l’orientation sexuelle.
– Pour une égalité de faits en menant une vraie lutte contre l’homophobie dans tous les domaines

Aujourd’hui, à ce rassemblement place de la république, en Janvier tous ensemble dans la rue : égalité pour toutes et tous ! »

Le Maine Libre, dimanche 9 décembre 2012

Un commentaire pour “Égalité des droits, égalité des choix”

  1. Très bon article ! Bravo !

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