Verdict du procès des viols collectifs à Créteil

la lutte contre les violences faites aux femmes doit être une priorité !

L’issue du procès des viols collectifs, jugé à Créteil, aura pour seul mérite de nous rappeler qu’en 2012, il est toujours aussi difficile pour une femme victime de viol de parler, de porter plainte contre les agresseurs, et donc de dénoncer le crime dont elle a été victime. Car il s’agit bien ici d’un crime, passible de 10 à 20 ans de prison quand il est commis par deux ou plusieurs auteurs. Face aux nombreux acquittements et aux faibles peines prononcées (1 an de prison), il est légitime de se poser la question suivante : quand est-ce que seront mis en place les moyens nécessaires pour que les femmes victimes de viols puissent, de manière effective, dénoncer les violences dont elles sont l’objet et voir leur qualité de victime reconnue, sans être traitées de menteuses ou de nymphomanes ?
EELV tient à rappeler quelques faits essentiels : 75000 femmes majeures sont violées chaque année en France, moins de 10% portent plainte, et seuls 2% des accusés sont condamnés. Le viol n’est pas un fait divers, il est un fléau social, qui prend sa source dans les fondements sexistes de notre société.
À ce titre, nous, écologistes, questionnons la réelle volonté politique portée en France de mettre fin aux violences faites aux femmes. Nos rapports sociaux sont construits sur des violences, notamment le sexisme et les discriminations. Ainsi pour prendre en compte ces problèmes majeurs, nous  appelons la Ministre des Droits des Femmes et la Ministre de la Justice à se saisir de ce sujet, qui doit être une priorité pour les pouvoirs publics : un meilleur traitement judiciaire des violences sexuelles commises contre les femmes.
Il convient de développer une politique de prévention plus offensive, alliée à une meilleure prise en charge par la justice des affaires de violences sexuelles.
Nous demandons donc :
Un travail en profondeur sur les qualifications de viols, viols en réunion, viols sur mineures ;
La formation des professionnel-le-s de la police et de la justice à la prise en charge des femmes victimes de violences sexuelles, et notamment sur les conditions de recueil de leur témoignage et de leur prise en charge, les modalités pratiques de déroulement des procès ;
La mise en œuvre de campagnes de sensibilisation pour favoriser le soutien et la dénonciation des violences ;
Une politique de prévention ambitieuse qui commence dès la prime enfance, avec un travail d’éducation à l’égalité femmes-hommes.
Combattre le viol, c’est lutter pour une société plus égalitaire.
C’est pourquoi Europe Écologie Les Verts appelle à participer au rassemblement organisé par le Collectif national pour les droits des femmes lundi 15 octobre à Paris, place Vendôme (devant le Ministère de la Justice) à 18h30.

12 octobre 2012

Elise LOWY, Porte-Parole

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