Conflit d’intérêt/EFSA : M. Barroso doit prendre des mesures qui s’imposent
En partant, Madame Banati foule tous les principes d’indépendance et toutes les règles de déontologie en acceptant un poste rémunéré à l’ILSI (International Life and Science Institut), dont la nature et les émoluments restent inconnus. Cette mesure aurait du être prise dès le 28 septembre 2010 lorsque les liens de Mme Banati avec l’ILSI avaient été mis à jour et dénoncés par José Bové. L’ILSI regroupe les 400 principales multinationales impliquées dans le secteur de l’agro-alimentaire dont celles qui développent les semences OGM.
José BOVE, Vice président (EELV) de la commission de l’agriculture du Parlement européen estime que :
»Le revirement avec armes et bagages de Madame Banati vers l’ILSI est un camouflet terrible pour l’EFSA et pour l’ensemble des Agences européenne chargées de délivrer une expertise indépendante des pressions économiques aux Commissaires européens de la protection de 500 millions de citoyennes et de citoyens européens. Les masques sont tombés.
Le 14 juillet 2010, j’avais alerté personnellement le Commissaire Dalli, chargé de la Santé et de la politique des consommateurs. Malgré les preuves irréfutables que je lui ai remises dans son bureau, il n’a pas jugé nécessaire de profiter des deux mois dont il disposait pour proposer une nouvelle personnalité à la Présidence de l’EFSA. Par son laisser-faire, M. Dalli est responsable de ce scandale incroyable et je m’interroge sur sa compétence pour occuper la fonction de Commissaire européen.
Je m’interroge également sur sa capacité à garantir la sécurité de nos concitoyens. Des conflits d’intérêts, d’une nature similaire, existent en particulier au niveau de la supervision des médicaments. Le mode de fonctionnement de l’ensemble des agences doit être remis à plat. Il est temps de nettoyer les écuries d’Augias.
L’emprise exercée par les industries n’est pas une vue de l’esprit. Ce sont des faits réels, argumentés et étayés. La rigueur, n’appartient pas uniquement au vocabulaire des économistes. La rigueur est une valeur éthique. J’appelle donc le Président de la Commission européenne, M.Barroso à prendre la mesure du discrédit qui retombe sur l’ensemble de la Commission européenne et prendre les mesures qui s’imposent. »