Eva Joly répond aux syndicats de Sevelnord

Question 1: veillez au respect des engagements pris par la diection de PSA et le ministre de l’industrie lors de la réunion du 8 mars sur le maintien et la pérénnité de l’usine Sevelnord avec la fabrication d’un nouveau véhicule et les activités complémentaires annoncées :

Les engagements pris lors de cette réunion sont en réalité assez faibles. Il s’agit de mettre en place une cellule de veille et d’anticipation et de pousser PSA (mais il n’est pas précisé comment) à respecter ses engagements de construction sur le site d’un nouveau véhicule. Si PSA décide de ne pas le faire au lendemain de l’élection, rien ne pourra lui être vraiment opposé. Par ailleurs depuis le 8 mars un nouvel évènement est intervenu : le rapprochement de PSA et de General Motors qui ne permet pas de savoir quelle stratégie sera menée par cette nouvelle alliance.

Alors oui nous poursuivrons la cellule de veille et d’anticipation et oui nous pousserons PSA à donner de nouvelles activités à Sevelnord. Mais nous irons au-delà pour garantir la mise en place de nouvelles activités. Le secteur automobile est aujourd’hui tout entier tourné vers la production de nouvelles voitures qui sortent à un rythme toujours plus soutenu de toutes les usines du monde. Mais à côté de cela le prix de l’essence ne cesse de monter : on doit désormais chercher dans les reserves stratégiques de pétrole pour essayer d’enrayer la montée des prix. Tout cela n’a pas de sens. Si demain un autre véhicule est produit à Sevelnord, après demain la question de la fermeture continuera à se poser. C’est la raison pour laquelle il faut investir dans de nouvelles activités: récupération des matériaux, démontage des véhicules, etc. A Sandouville, le syndicat CGT propose le développementd e nouvelles activités de recyclages. C’est ce type d’activités qu’il faut développer et soutenir par de l’argent public: faire une filière d’excellence en la matière, prendre de l’avance sur les autres pays et faire une spécificité dans le Valenciennois du développement du transport propre.

Question 2: Maintien de tous les emplois actuels aussi bien ouvriers, employés … c’est à dire 2500 CDI.

Il n’est pas question que ce soit les ouvriers qui payent la facture de la conversion indispensable du secteur automobile. Pour ce faire il faut en effet garantir le maintien de l’emploi et le maintien du salaire pendant la période de reconversion de l’usine. Mais cela passe aussi par un vaste plan de formation des salariés qui leur permette d’évoluer, de monter en compétence, de trouver de nouvelles formes d’organsaition du travail, de collaborer avec la direction à la mise en place de nouvelles activités.

Car en effet il est insupportable de voir à quel point les salariés subissent les décisions de la direction. C’est la raison pour laquelle nous proposons que les représentanst des salariés soient associés à toutes les décisions dans les CA des entreprises, que les entreprises donneuses d’ordre (ici PSA) soient responsables du reclassement des salariés.

Question 3: Un vaste plan de formation sera mis en place durant la préiode trasnitoire entre la décision et le lancement de la fabrication du nouveau type de véhicule …

En effet un vaste plan sera mis en place, soutenu et financé pour permettre à chacun des salariés d’augmenter ses compétences et ses savoirs faire mais il se peut que ce plan soit orienté vers de nouvelles productions autre qu’un nouveau véhicule. Dans tous les cas il devra se faire sans perte de salaire ni perte d’emploi.

Si nous mettons en place de telles mesures nous garantissons un avenir à Sevelnord. Il ne peut pas y avoir en revanche d’avenir réel si on ne prend pas en compte la conversion nécessaire du secteur et son adaptation aux contraintes énergétiques et environnementales.

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