Taxes : les très mauvais calculs français

Les deux annonces récentes de la position française sur la TTF européenne (taxe sur les transactions financières) d’un côté et sur l’hypothèse d’un transfert de la taxe sur les billets d’avion (destinée à financer notamment la lutte contre le sida à l’international) de l’autre côté, illustrent le décalage complet du gouvernement et de certains députés par rapport aux enjeux internationaux.

Au sujet de la taxe sur les transactions financières, la position de la France qui se veut consensuelle, est en réalité en retrait de la position allemande et ce alors qu’en l’espèce un axe franco-allemande aurait été souhaitable. Mais la position de la France est surtout en retrait par rapport aux enjeux. Cette taxe a en effet pour but de dissuader la spéculation et l’usage des produits les plus spéculatifs en partie responsables de la crise de 2008. Elle permettrait de collecter autour de 34 milliards d’euros. Pour EELV, cette taxe est indispensable, elle ne pèse pas sur le budget des ménages et amènerait de nouvelles sources de financement notamment pour la coopération.

S’agissant de la taxe sur les billets d’avion, elle a été décidée par Jacques Chirac au nom de la solidarité internationale. Elle finance des campagnes de vaccination mais surtout de financement des trithérapies partout dans le monde. Ce mode de financement est innovant, pérenne et solidaire. Transférer cette taxe sur la grande distribution reviendrait à faire payer les ménages en lieu et place des entreprises qui pour l’instant s’acquittent majoritairement de cette taxe. La position de M. Leroux est à ce titre inacceptable pour les écologistes. Le transport aérien fait déjà l’objet d’une exonération sur le kérosène qui est une subvention cachée payée par le contribuable. Le lobbying d’Air France ne doit pas supplanter la justice et l’intérêt collectif dans la mise en place des politiques publiques.

Eelv s’opposera à tout recul sur la TTF comme à tout report de la taxe sur les billets d’avion.

Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-paroles nationaux

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