Par courrier du 5 septembre 2014, le maire du Mans, Jean-Claude Boulard, informe Madame le préfet de la Sarthe sur un ton qui se veut humoristique de son refus de mettre œuvre les mesures de la qualité de l’air intérieur prévues par la loi. Si Europe Écologie Les verts Sarthe apprécie l’humour de manière générale, il est fort regrettable que par son manque de finesse, une personnalité à ce niveau de responsabilité tourne un sujet majeur de santé publique en dérision.

Le maire du Mans est connu pour son désintérêt vis-à-vis des questions de pollution de l’air (cf son refus que la ville adhère à l’association de surveillance de la qualité de l’air « Air Pays de la Loire » pendant des années). Mais d’ici là à rendre grotesque cet enjeu de santé-environnement et la réduire à une question de bonne ou mauvaise odeur relève de la pure démagogie… Cela traduit au mieux un trait d’humour douteux, si ce n’est une méconnaissance de cette question de santé publique.

En effet, nous passons 70% à 80% de notre temps dans des espaces fermés, où se concentrent de nombreux polluants de nature chimique (benzène, composés organiques volatiles – COV- utilisés dans la fabrication des peintures, carrelage, moquette, nettoyants…), physique (amiante, particules en suspension dues à la pollution extérieure, tabac, encens…) ou biologique (moisissures, bactéries, pollens…). Ils ne se détectent pas toujours à l’odorat. Et tous ces polluants affectent notre état de santé, de manière plus ou moins grave, certains sont cancérogènes, d’autres simplement allergènes.

Si le maire du Mans estime que faire des mesures de qualité de l’air intérieur tous les sept ans dans une crèche ou une école maternelle c’est trop et inutile, pourquoi pas. Mais a minima, il pourrait donner l’impression de se sentir concerné par notre santé, celle de nos ainés et de nos enfants. Comme annoncer une action de sensibilisation et de formation des personnels qui travaillent sur les sites concernés pour que chacun et chacune connaissent les gestes simples et efficaces pour préserver notre santé : ouvrir les fenêtres régulièrement pour éviter la concentration des pollutions, investir dans du mobilier « sain » (c’est-à-dire en matériaux naturels qui ne rejettent pas de COV), utiliser des produits d’entretien écologiques, etc.

Europe Écologie Les Verts Sarthe, le 17 septembre 2014

Voir aussi :

– brochure sur les bons gestes pour assurer la qualité de l’air intérieur : http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/DGALN_air_interieur_plaquette_OQAI.pdf

– rapport de janvier 2008 du Sénat : « Risques chimiques au quotidien : éthers de glycol et polluants de l’air intérieur. Quelle expertise pour notre santé ? » : http://www.senat.fr/rap/r07-176-1/r07-176-143.html