Fin de vie : un timide pas en avant

Le rapport Sicard sur la fin de vie : un timide pas en avant

Le rapport de la commission Sicard, remis ce mardi 18 décembre au Président de la République, a représenté un travail de fond de plus de 5 mois ayant consisté en de multiples débats citoyens et consultations de nombreux professionnels de santé sur la question difficile de la fin de vie.

Il comprend de réelles avancées comme :

• –  la prise en compte de l’autonomie du patient en fin de vie et de l’insatisfaction des citoyens dans la manière dont elle est gérée actuellement

• –  la dénonciation à juste raison de la culture du « tout curatif » encore bien ancrée dans le corps médical, malgré la loi Léonetti ayant consacré le refus de l’acharnement thérapeutique

• –  la proposition de développer une compétence en soins palliatifs dans toute pratique clinique

• –  le constat que les soins palliatifs, cependant encore insuffisamment développés dans notre pays, ne répondent pas à l’ensemble des situations de fin de vie, notamment dans le domaine des maladies neurodégénératives graves et incurables

Cependant, lorsque l’on détaille certaines de ses préconisations, on reste dans un entre-deux très prudent. Tout au plus y considère-t-on avec plus ou moins de bienveillance la dépénalisation du « suicide assisté » ou l’acte actif est effectué par la personne elle-même, à l’image de ce qui est actuellement possible en Suisse, mais l’euthanasie – acte pratiqué par un tiers à la demande d’une personne pour mettre fin à la vie de celle-ci – reste toujours une limite particulièrement compliquée à franchir, au prétexte entre autre qu’elle intérioriserait « des représentations sociétales négatives d’un certain nombre de situations de vieillesse, de maladie et de handicap » et qu’elle développerait « sa propre dynamique résistant à tout contrôle efficace » et tendant « tout naturellement à s’élargir »

Europe Écologie Les Verts soutient activement la légalisation de l’euthanasie, la voit comme une extension nécessaire des droits des patients en fin de vie, à l’image de ce qui est pratiqué chez nos voisins néerlandais, belges et luxembourgeois, et estime que l’expérience désormais plus que décennale dans deux de ces trois pays (Pays-Bas et Belgique) contredit ces affirmations.

Elise LOWY, Jean-Philippe MAGNEN, Porte-parole, le 19 déc 2012

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